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Mariage des enfants

Trop de filles encore sont données en mariage précoce à une personne proche de la famille.

Au Sénégal, les données nationales plus récentes sur le mariage d’enfants sont issues de l’Enquête démographique et de santé (EDS) de 2014. Selon cette enquête, le taux de prévalence au niveau national est à 33 %, ce qui veut dire que près d’une fille sur trois est mariée avant son 18e anniversaire. Le mariage très précoce, avant 15 ans, est aussi attesté :16 % des femmes de 25-49 ans sont entrées en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans.

Le mariage d’enfant implique le mariage forcé car à un certain âge, la fille ne peut pas raisonnablement décider du choix de son partenaire.

Les causes du mariage des enfants

Diverses raisons soutiennent la pratique du mariage d’enfants, liées aux préférences, options et croyances des parents et des communautés.

  • Le mariage des enfants est souvent une tradition ancestrale, pratiquée depuis des générations et des générations et régie par des règles et des rites précis.
  • Les disparités de genre, la discrimination et le faible statut des jeunes filles sont parmi les causes profondes du mariage d’enfants.
  • Les filles sont fréquemment considérées comme des fardeaux ou des marchandises et le mariage d’enfants est pratiqué comme une solution pour les caser.
  • Le faible statut des femmes et des filles et l’importance accordée à leur rôle d’épouses et mères prime sur leur droit fondamental à être considérées comme des membres à part entière et à égalité avec les hommes de la société.
  • Les craintes liées à la sexualité et la détermination de certains parents à éviter une grossesse précoce sont parmi les raisons les plus invoquées pour marier leur fille

Par ailleurs, les mariages d’enfants ne sont pas toujours le fruit de la décision d’un parent ou tuteur. Il arrive fréquemment que les adolescents décident eux-mêmes de se marier. Le mariage peut représenter un moyen de manifester leur indépendance, de quitter le foyer ou d’échapper à des situations difficiles, comme l’extrême pauvreté de la famille ou la violence.

Les conséquences du mariage d’enfants

Au plan individuel : atteinte au droit à la santé

  • Le mariage d’enfants est souvent précurseur de grossesse précoce.
  • Ces grossesses prématurées mettent sérieusement en danger la santé des filles dont le corps n’est pas suffisamment développé pour la maternité ;
  • Risque de lésions et handicap, comme les fistules obstétricales et autres complications au moment de l’accouchement
  • Risque de décès, les jeunes filles étant plus exposées que les femmes adultes au risque de mortalité maternelle (enfant marié, ensuite grossesse et morte)
  • Risque de malnutrition et de mortalité pour l’enfant plus important pour les enfants des mères adolescentes
  • Prendre une femme pour relayer les mères âgées ou ayant des maladies chroniques ;

Au plan individuel : Atteinte au droit à l’éducation

  • Les jeunes filles doivent assumer les principales responsabilités domestiques, ce qui limite leurs perspectives d’avenir. Pour les filles des familles pauvres, le combat contre la pauvreté devient encore plus ardu.
  • Avec le mariage, les filles abandonnent généralement l’école. Elles sont ainsi privées du droit à l’éducation, nécessaire à leur développement personnel, à leur préparation à la vie adulte et à leur intégration socioéconomique.
  • Privation du droit à l’éducation, abandon de l’école : le mariage et la grossesse sont un facteur d’abandon scolaire.
  • Difficulté d’accès au marché du travail qualifié : l’entrée précoce dans la vie reproductive réduit considérablement les opportunités scolaires et professionnelles de la jeune fille.

Au plan individuel : atteinte au droit à la participation

  • Les jeunes filles doivent assumer les principales responsabilités domestiques, ce qui limite leurs perspectives d’avenir. Pour les filles des familles pauvres, le combat contre la pauvreté devient encore plus ardu.
  • Avec le mariage, les filles abandonnent généralement l’école. Elles sont ainsi privées du droit à l’éducation, nécessaire à leur développement personnel, à leur préparation à la vie adulte et à leur intégration socioéconomique.
  • Privation du droit à l’éducation, abandon de l’école : le mariage et la grossesse sont un facteur d’abandon scolaire .
  • Difficulté d’accès au marché du travail qualifié : l’entrée précoce dans la vie reproductive réduit considérablement les opportunités scolaires et professionnelles de la jeune fille.
  • Le mariage à un âge précoce est généralement arrangé par la famille ; souvent la fille n’est pas consultée relativement au moment auquel se marier ni au choix du conjoint.
  • Privation du droit de choisir librement, sans coercition ni crainte, avec qui se marier et quand se marier.
  • Privation du droit à participer dans la prise de décisions relatives à la vie conjugale, à la maternité ou à la gestion du ménage.
  • Si le mariage d’enfants permet dans certains cas de renforcer les liens familiaux et communautaires, il est également préjudiciable à plusieurs égards pour la communauté.

Au plan individuel : atteinte au droit à la protection dans le cadre familial

  • Risques de conflit dans la famille élargie et entre familles : en cas d’échec du mariage les liens entre familles sont fragilisés.
  • Persistance de la pauvreté.
  • Les filles mariées jeunes ont généralement des revenus plus bas et une fertilité plus importante à l’âge adulte. En conséquence de la perte des revenus des filles et d’un nombre plus important d’enfants à nourrir leurs ménages sont plus pauvres.

À retenir sur les conséquences du mariage des enfants

Exclusion économique des femmes

  • Transmission intergénérationnelle de la pauvreté : le mariage d’enfants contribue à installer dans les communautés un cercle vicieux de pauvreté dû au manque d’éducation, grossesses précoces, non planifiées et à répétition, et exclusion de l’emploi des filles.
  • Les filles mariées abandonnent généralement l’école, ce qui augmente l’analphabétisme, le sous-emploi et l’exclusion des femmes du marché du travail formel (marie refuse de donner la dépense).

Entrave au développement

  • Le mariage d’enfants engendre des pertes économiques importantes liées à la fertilité, à la santé, à la nutrition, à l’éducation et aux rémunérations des femmes
  • Perte de revenus : l’interruption de l’éducation des filles réduit les revenus qu’elles peuvent espérer recevoir plus tard dans leur vie, ce qui représente une perte de revenu pour le pays.

Les stratégies d’intervention pour mettre fin aux mariages d’enfants

  • Renforcer la sensibilisation des parents pour leur faire comprendre le lien entre le mariage d’enfants, le bien-être des enfants et la scolarisation ainsi que les conséquences juridiques de leurs actes
  • Initier une approche de sensibilisation combinée avec la création de comités communautaire de protection.
  • Sensibiliser les communautés touchées par la pratique sur les implications juridiques de fiancer et de marier des filles avant qu’elles n’atteignent l’âge légal du mariage.
  • Faire des écoles la porte d’entrée pour la sensibilisation étant donné qu’elles sont fréquentées les filles.
  • Maintenir les filles a l’école jusqu’à la fin du cycle moyen.
  • Offrir aux filles des opportunités et d’autres choix alternatives de vie.
  • Impliquer des médias dans la sensibilisation au niveau local
  • Renforcer la législation interdisant le mariage précoce (Code de l’enfant).
  • Faire un effort impliquant les intervenants stratégiques dans les collectivités, comme les chefs religieux et traditionnels et les représentants locaux du gouvernement qui doivent travailler de concert.
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